SUPPLY CHAIN MAGIC !

Supply chain, chaîne d'approvisionnement
01 Juin 2022

Une période bouleversée qui rend l’adaptation des entreprises indispensable

La crise sanitaire Covid-19 et les évènements déclenchés récemment entre la Russie et l’Ukraine provoquent de graves perturbations dans les chaines d’approvisionnement mondiales. Dans toutes les régions, cela a ou aura un impact sur l’approvisionnement, la logistique, la production, la distribution et les services après-vente.

Les perturbations sont directement liées aux mesures de quarantaine, à l’évolution de la demande des consommateurs (forte / faible / volatile), au rebond de l’industrie manufacturière, à la pénurie aiguë de main-d’œuvre, aux effets d’entraînement.

Face à cette réalité, les entreprises sont obligées de s’adapter et de devenir résilientes pour continuer à prospérer. Elles doivent réévaluer à l’échelle mondiale leur approche de la fabrication et de l’approvisionnement. Elles doivent également s’assurer les services de fournisseurs agiles et concentrer leurs efforts sur le maintien de leur santé financière à court et moyen terme, quel que soit le lieu où elles prévoient de s’installer.

Pour certains pays, ces bouleversements peuvent être sources de nouvelles opportunités pour attirer les investissements étrangers et développer des infrastructures de haute qualité afin de soutenir des flux de chaînes d’approvisionnement transrégionales plus efficaces. Cela peut être aussi tirer parti de la compétitivité des régions en termes de capacité de production, notamment en ce qui concerne les terrains, la main-d’œuvre et la logistique.

La Supply Chain mondiale soumise à de fortes incertitudes

Même si les entreprises peuvent se préparer à tout, il sera quand même nécessaire qu’elles organisent un comité de crise, afin de faire face à LA crise qui, par définition, n’aura pas été anticipée.

Pour la Supply Chain, c’est la même chose, car il est impossible de tout prévoir et d’envisager à l’avancer tous les scénarios.

Au cours des dernières années, qui aurait pu prévoir l’éruption de l’Eyjafjöll et la fermeture du trafic aérien, la gravité des inondations en Thaïlande en 2011, le printemps Arabe, l’Ever Given en travers du Canal de Suez, l’arrivée de la Covid, le conflit en Ukraine, les préoccupations environnementales (voitures électriques ou à hydrogène) ?… Et même si tout ou partie de ces évènements avaient été « prévu », fallait-il pour autant fermer ses usines à Bangkok ? En Tunisie ?

En plus de la variété de ces causes, leur ampleur peut être indéterminée, les réactions et les effets dominos peuvent également être très chaotiques :

  • Quelles mesures de quarantaine vont être prises ?
  • Combien de temps le Canal de Suez va-t-il rester bloqué ?
  • Comment les pays vont-ils réagir à la guerre ?
  • Combien de temps va-t-elle durer ?
  • Quelle sera l’importance de la spéculation ?
  • Les rebonds seront-ils égaux aux pertes ? Scénario en U, en L, en W…
  • La main d’œuvre va-t-elle manquer ?

Des clés pour une Supply Chain efficace

Face à ces incertitudes, la qualité de l’organisation de la Supply Chain est critique. Et ce n’est pas au moment de la crise qu’il faut y penser. La mise en place en urgence d’outils ne suffit pas. Il faut se les être préalablement appropriés, il faut aussi que les équipes se fassent déjà confiance.

Par exemple, le process S&OP / PIC doit avoir déjà été rodé, et chacun doit bien connaître son rôle. Au moment de la crise, il sera possible d’ajuster les fréquences de réunion afin de tenir compte de la volatilité des données par exemple, mais il sera trop tard pour construire les outils, l’expérience et un certain degré de connaissance empirique…

Cet article a été écrit par Bertrand Grimm, Directeur Associé Valtus.

Pour préparer la Supply Chain, j’aime parler de 6 clés particulières :

  1. Apprendre à travailler en transversal, au travers d’un process PIC/PDP structuré. C’est d’autant plus important que le contexte est turbulent. Impossible aujourd’hui qu’une seule personne puisse résoudre toutes les difficultés à elle toute seule ;
  2. Equilibrer les enjeux entre taux de service, stocks, coûts de production…
  3. Consolider les progrès par une approche « amélioration continue » : traiter les causes racines, inscrire dans l’ERP, les process les actions correctives
  4. Jouer ! En imaginant des scénarios, en se rapprochant des limites, en se formant sans cesse, en surveillant en permanence les idées originales, les nouveaux outils, la presse et les publications professionnelles…
  5. Rester humble et ouvert, en évitant tout dogmatisme. Il y a trop de cas de figure pour que quiconque puisse prétendre tous les connaître et les maîtriser seul ;
  6. Penser ABC pour la planification, la stratégie de stock… Cela simplifie grandement la complexité et la gestion des urgences.

Pour illustrer la nécessité d’être plusieurs à réfléchir lorsque la crise est là, je voudrais citer le cas d’un client qui a dû prendre des mesures d’urgence au moment du lockdown de Shanghai : déménagement de son entrepôt, acheminement des stocks vers les magasins et mise en place du « ship from store ». Tout cela suppose une belle créativité et une grande coordination entre la logistique, l’IT, le commerce, le juridique !

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