MANAGEMENT AGILE : DE QUOI PARLE-T-ON ?

23 Mai 2022

Aujourd’hui, souvent associé à l’organisation apprenante, l’entreprise libérée ou encore à l’holacratie, le management agile s’impose de plus en plus comme une nécessité face aux changements. Originaire du monde de l’informatique aux États-Unis, la notion d’« agilité » est née au début des années 90. Portée par la vague des nouvelles technologies (NTIC), elle s’est très rapidement répandue dans le vocable du management et des organisations. Mais de quoi parle-t-on exactement ?

Sommaire

Brève histoire du management agile

Le management agile est né avec ce que l’on a appelé la « crise du logiciel » au début des années 1990. À cette époque, en effet, il fallait compter un délai d’environ trois ans pour voir naître, à partir d’un besoin, un logiciel à livrer au client. La plupart du temps, au moment où l’application était prête, la technologie avait évolué, au même titre que les exigences du client. Cette situation a voué de nombreux projets à l’échec, générant des coûts irrécupérables pour les entreprises. Ces délais de développement et de mise en œuvre extrêmement longs ont suscité la frustration de leaders d’opinion dans le secteur du développement informatique. Tout naturellement, ils ont commencé à échanger afin de définir un moyen qui permettrait de développer des solutions logicielles plus efficacement et plus facilement.

Du 11 au 13 février 2001, 17 dirigeants d’entreprises spécialisées dans le développement de logiciels informatiques se sont réunis dans une station de ski, au cœur des montagnes Wasatch de l’Utah. De cette rencontre est né le Manifeste Agile, un texte qui reste, aujourd’hui encore, une référence dans le domaine. Ce texte, également connu sous le nom de Manifeste pour le développement agile de logiciels, met en exergue plusieurs méthodes dites agiles. Il a changé la manière dont les projets sont gérés en entreprise, non seulement dans le domaine informatique, mais à travers tous les secteurs d’activité.

Les 5 attributs du management agile

Au cœur du management agile se trouve la notion d’agilité. Synonyme de « mobilité » et de « souplesse », cette notion implique la capacité à faire avancer quelque chose de manière rapide, afin de faciliter la conduite du changement de direction.

L’agilité est définie par des attributs :

  • La transparence
  • L’orientation client
  • L’adaptabilité
  • Le sentiment d’appartenance (leadership efficace)
  • L’amélioration continue

La transparence

Essentielle à la gestion d’un projet agile, la transparence conduit à une compréhension partagée du processus. Elle s’opère à travers la façon dont les équipes communiquent et travaillent.

Dans un environnement agile, les collaborateurs partagent ouvertement l’avancée de leur travail et de leurs tâches en intégrant des tableaux de visualisation virtuels ou physiques tels que des tableaux Kanban. Chacun peut ainsi prendre connaissance des informations, des étapes de réalisations et comprendre ce que font ses pairs et ainsi contribuer à l’approche collaborative.

La transparence, dans le management agile, c’est également la possibilité pour chacun d’exprimer librement ses idées et enjeux sans craindre que cela ne compromette le projet. L’approche agile vise ainsi à créer un environnement d’unité, une cohésion d’équipe qui reconnaît ses erreurs et travaille collectivement à leur résolution.

L’orientation client

L’orientation client est au cœur de l’approche du management agile. Elle repose sur la bonne compréhension des besoins des clients, sur la base d’une collaboration permanente. L’objectif est de fournir aux clients non seulement ce qu’ils ont demandé, mais aussi ce dont ils ont besoin. Un projet agile inclut, dans son cycle de vie, des boucles de rétroaction. Il s’agit de points intermédiaires et récurrents lors desquels une visibilité de l’avancée des travaux est réalisée afin d’obtenir des retours des clients, les prendre en compte, au fil de l’eau. Ce process contribue au développement de nouvelles connaissances et à envisager des solutions innovantes.

C’est donc grâce à une collaboration étroite avec le client que le management agile conduit à optimiser l’efficacité des projets. À noter que l’une des manières d’y parvenir est de réduire les remaniements importants, souvent source de gaspillage de temps et d’argent. En conséquence, le management agile conduit à une diminution des coûts et des retards.

L’adaptabilité

Pour répondre aux changements, par exemple ceux qui émanent des points de contrôle mentionnés ci-dessus, le management agile se concentre sur une approche itérative de travail. Les équipes décomposent leurs projets et en livrent de nouvelles parties en continu, tout en conservant une forme de flexibilité par rapport aux étapes restantes à exécuter.

L’objectif de l’équipe agile est de s’assurer que les réalisations soient au plus proche des besoins des clients tout au long du cycle de vie du projet agile. En cas de modification des exigences du client en début de processus, les équipes s’adaptent rapidement à la nouvelle situation, évitant ainsi tout retard important dans la livraison du projet final ou tout écart dans la solution apportée par rapport aux besoins exprimés.

Le sentiment d’appartenance (leadership efficace)

L’un des principes du management agile est le développement d’un sentiment d’appartenance au sein des équipes, contribuant à un leadership plus efficace.

Les projets agiles confient une grande partie du processus décisionnel aux membres de l’équipe. Au plus proche des réalisations, ces contributeurs sont activement impliqués dans les processus de choix, de planification. Par le biais de la collaboration, les membres d’une même équipe apportent des solutions aux problèmes sur la base d’une compréhension commune élaborée collectivement et sont moins tributaires d’arbitrages hiérarchiques par exemple.

Le sentiment d’appartenance conduit à un leadership efficace dans la mesure où il se concentre sur la gestion du travail, plutôt que la gestion des individus. Les leaders Agile qui réussissent fixent des objectifs communs avec les membres de leur équipe, les aident à éliminer les obstacles en optimisant le flux de travail et fournissent les ressources nécessaires tout en encourageant l’apprentissage collaboratif.

L’amélioration continue

Par définition, le management agile crée un environnement propice à l’amélioration continue. Les équipes s’engagent régulièrement dans de fréquents cycles d’apprentissage tout au long du développement du projet et les améliorations essentielles sont apportées au fur et à mesure. À terme, cette manière d’opérer aboutit au succès de la livraison de la solution finale au client.

Les valeurs et principes fondamentaux du management agile

Le management agile s’articule autour de quatre valeurs essentielles :

  • Les individus et les interactions plutôt que les processus et les outils
  • Un logiciel fonctionnel plutôt qu’une documentation exhaustive
  • La collaboration avec le client plutôt que la négociation d’un contrat
  • La réaction au changement plutôt que le suivi d’un plan

Les valeurs ci-dessus sont résumées par ces mots dans le Manifeste Agile : « Si les éléments de droite ont de la valeur, ceux de gauche en ont davantage ».

Les principes du management agile, quant à eux, sont au nombre de 12 :

  • La priorité absolue est de satisfaire le client
  • L’évolution des besoins doit être prise en compte
  • Il faut fournir un travail de qualité rapidement et fréquemment
  • Managers et collaborateurs travaillent main dans la main
  • Les projets sont construits autour de personnes motivées
  • La meilleure communication s’effectue en face à face
  • La principale mesure du progrès s’effectue par le biais des travaux livrés
  • L’agilité est durable
  • L’excellence technique mérite une attention continue
  • La simplicité est essentielle
  • Les équipes agiles s’organisent elles-mêmes
  • Régulièrement, les équipes réfléchissent à la manière d’améliorer leur travail

Exemples de méthodes de management agile

Lorsque l’on s’intéresse à la mise en pratique du management agile, il est intéressant de se pencher sur des méthodes qui connaissent, dans les entreprises françaises et à travers le monde, un succès retentissant.

La méthode Kanban

Kanban est le nom d’un outil agile formulé au Japon, axé sur le changement évolutif et l’amélioration continue des processus. La méthode Kanban repose sur six pratiques fondamentales :

  • Visualiser le travail
  • Limiter les travaux en cours
  • Gérez le flux
  • Rendre les procédures explicites
  • Mettre en place des boucles de rétroaction
  • Améliorer en équipe

Dans la méthode Kanban, les équipes visualisent leur travail sur un tableau qui sert de centre d’information où toutes les tâches doivent apparaître. Les membres d’une équipe peuvent ainsi échanger plus rapidement et collaborer plus efficacement, tout en travaillant sur différents projets.

La méthode Scrum

Si beaucoup de personnes pensent que la méthode Scrum est une méthode agile, il s’agit en réalité d’un cadre de travail. Par nature, le Scrum est une approche itérative qui utilise des intervalles de temps et divise les projets en périodes fixes appelées sprints. L’objectif principal de la méthode Scrum est d’aider les équipes à livrer de manière productive et créative des produits dont la valeur est la plus haute possible.

Cette méthode fait invariablement appel à trois rôles :

  • Le product owner

Il ou elle représente les clients et autres parties prenantes, ceux qui expriment le besoin. Il ou elle gère le backlog, ainsi que la liste des tâches classées par ordre de priorité de tous les éléments de travail nécessaires au projet.

  • Le Scrum Master

Il ou elle met l’accent sur le leadership, aidant chaque membre de l’équipe à appliquer correctement les règles

  • L’équipe

La méthode Scrumban

Le Scrumban a été développé pour permettre aux équipes Scrum d’aller de l’avant et de se concentrer sur l’amélioration continue et le changement continu.
Scrumban emprunte des éléments issus de la philosophie et des pratiques Kanban, dont la gestion des travaux à flux tiré, tout en les combinant à Scrum avec des rôles et des itérations et en éliminant certaines règles dont celle de la planification de sprints.

Cette méthode permet donc à des équipes pour lesquelles la quantification du travail est aléatoire sur plusieurs semaines, sur des fonctions supports par exemple, de s’adapter. Elle est appropriée pour garantir l’atteinte d’objectifs de sprints et le suivi de la production avec flexibilité et adaptabilité.

Outre la mise en place des méthodes de management agile listées ci-dessus, il est important de préciser qu’il en existe bien d’autres, dont XP (Extreme Programming), la méthode agile Crystal, le Feature-Driven Development (FDD), le Disciplined Agile Delivery (DAD), etc.

Tel un chef d’orchestre, le manager agile évolue dans un environnement professionnel changeant. Il ou elle doit s’assurer que chaque partie prenante contribue au projet et que l’équipe s’harmonise et soit synchronisée. Garant de la bonne utilisation de la méthode agile utilisée, le manager agile doit également s’assurer de sa mise en place tout au long du projet.

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