Les challenges du DAF en 2024

A4 - Les challenges du DAF en 2024
26 Mar 2024

 

Le rôle du Directeur Administratif et Financier s’avère complexe et stratégique. Face à un paysage économique et réglementaire en perpétuelle évolution, les DAF sont confrontés à des défis qui nécessitent une réactivité et une adaptabilité accrues. Dans ce contexte, ils jouent un rôle essentiel, tant en matière de gestion financière que dans le pilotage stratégique des entreprises.

Au-delà des chiffres, la mission du directeur financier englobe la gestion du risque, l’innovation technologique, par exemple en matière de facturation électronique, et la responsabilité sociale et environnementale des entreprises.

 

Les priorités des Directions Financières en 2024

D’après l’étude Priorités 2024 des Directions Financières, réalisée conjointement par PwC et la DFCG, les Directions Financières se concentrent principalement sur trois axes majeurs en 2024.

Gestion du cash, financements et investissements

Dans le contexte économique actuel, marqué par de multiples défis, la gestion de la trésorerie est devenue un impératif. Elle est essentielle pour préserver la stabilité financière des entreprises, en particulier face à la volatilité des marchés et aux incertitudes économiques.

Amélioration du pilotage de la performance

La fonction finance s’adapte aux conditions de marché fluctuantes en adoptant une gestion plus agile et réactive. Cette adaptabilité est nécessaire non seulement pour une performance optimale à court terme, mais aussi pour maintenir la trajectoire de croissance stratégique à moyen terme de l’entreprise.

Gestion des talents

Le marché du travail étant de plus en plus compétitif, attirer et développer des talents avec de nouvelles compétences est devenu un enjeu majeur. Les Directions Financières reconnaissent l’importance de disposer d’équipes qualifiées et adaptatives pour naviguer dans un environnement commercial en constante évolution.
Ces priorités reflètent l’évolution des rôles et des responsabilités des Directions Financières, mettant en lumière leur importance stratégique croissante dans les entreprises.

 

Priorité N°1 du DAF en 2024 : la gestion du cash

En 2024, la gestion du cash a émergé comme la principale priorité pour les Directions Administratives et Financières, gagnant une place par rapport à 2023. Cette évolution, mise en évidence par l’étude annuelle de PwC, reflète les défis d’un environnement économique agité par des bouleversements géopolitiques, des fluctuations macroéconomiques et une inflation significative.

Pourquoi cette priorisation du cash management ?

Selon PwC, plusieurs facteurs clés contribuent à cette tendance.

  • Un environnement économique volatil : Avec 2023 marquant une année d’incertitudes, 2024 s’annonce tout aussi imprévisible. Les DAF doivent donc prioriser une gestion efficace du cash pour assurer la stabilité financière.
  • La remontée rapide des taux d’intérêt : L’augmentation soudaine et globale des taux d’intérêt impacte directement la gestion de la liquidité, rendant le cash management plus essentiel encore.
  • La gestion du besoin en fonds de roulement (BFR) : Optimiser le BFR est vital pour maintenir la liquidité nécessaire à la survie et à la croissance des entreprises.
  • Le suivi des indicateurs liés au cash : Une surveillance constante des indicateurs financiers est essentielle pour anticiper les besoins et gérer efficacement les ressources.
  • La relation bancaire : Avec des taux fluctuants, la gestion des relations avec les banques devient plus stratégique, nécessitant une approche proactive des financements et des conditions de crédit.

 

L’amélioration du pilotage de la performance

En 2024, l’amélioration du pilotage de la performance se place comme la deuxième priorité pour les Directions Financières, concernant les entreprises de toutes tailles. Ce défi implique une adaptation à un marché fluctuant et une concentration sur la stratégie de croissance à moyen terme.

  • Adaptation des modèles au marché volatil : Les Directions Financières doivent réviser leurs modèles de performance pour faire face à l’instabilité du marché. Cela inclut la mise à jour rapide des prévisions, un suivi rigoureux du cash et l’utilisation d’outils d’analyse avancée pour des décisions éclairées.
  • Évolution des processus de reporting : Selon l’étude PwC, près de la moitié des Directions Financières expriment une insatisfaction vis-à-vis de leurs processus de reporting actuels, notamment par rapport à la consolidation et le reporting de gestion, y compris extra-financier. L’un des enjeux du DAF en 2024 est donc de transformer ces processus pour gagner en agilité, efficacité opérationnelle et conformité réglementaire.
  • Intégration des contraintes réglementaires : Les modèles de reporting doivent, eux aussi, s’adapter à un cadre réglementaire de plus en plus strict, particulièrement en matière fiscale et extra-financière, représentant un défi majeur pour les Directions Financières en 2024.
  • Prise en compte des éléments exogènes : De nombreux facteurs, tels que les variations des taux d’intérêt et l’inflation, doivent être pris en compte pour renforcer l’adaptabilité et ajuster en temps réel les orientations stratégiques et commerciales.
  • Amélioration des processus prévisionnels : Les Directions Financières doivent mieux intégrer les prévisions financières et opérationnelles, et en mettant en place des prévisions glissantes (Rolling forecast), tout en veillant à la granularité appropriée et à la flexibilité des processus et des systèmes.

 

La gestion des talents

Troisième priorité du DAF en 2024 : la gestion des talents. Une priorité qui vaut pour les grands groupes, comme pour les ETI et les PME. Dans un contexte économique instable et face à des défis technologiques et réglementaires, la gestion des talents se présente comme un enjeu stratégique pour naviguer efficacement à travers ces changements.

  • Nécessité de nouvelles compétences : L’ère de la digitalisation et l’importance croissante de la durabilité requièrent de nouvelles compétences au sein des équipes financières. La maîtrise des outils technologiques avancés et la connaissance des principes de la RSE deviennent des atouts incontournables.
  • Formation et développement : Pour répondre à ces besoins, les Directions Financières doivent impérativement investir dans la formation et le développement du personnel. Les formations doivent couvrir tant les aspects techniques, liés à l’utilisation de nouveaux outils et pratiques, que les éléments relatifs à la RSE, devenue un enjeu majeur dans les activités financières.
  • Anticipation des besoins en compétences : Prévoir les compétences nécessaires est essentiel pour la continuité et le développement stratégique des organisations. Ceci passe notamment par une compréhension approfondie des compétences actuelles et futures, alignées sur les évolutions du marché et du cadre réglementaire.
  • Attraction et rétention des talents : Les Directions Financières doivent également se concentrer sur des stratégies d’attraction et de rétention des talents, en offrant des opportunités de développement professionnel, des environnements de travail enrichissants, et en valorisant le rôle de chaque collaborateur dans la stratégie globale de l’entreprise.

 

Conformité réglementaire et intégration de la RSE

Autre défi majeur pour les DAF en 2024, et non des moindres : l’intégration de la Responsabilité Sociale des Entreprises (RSE) dans le cadre de la nouvelle directive européenne, la Corporate Sustainability Reporting Directive (CSRD). Cette évolution marque un tournant dans la manière dont les entreprises appréhendent leurs responsabilités sociales et environnementales.

La CSRD : redéfinition de la stratégie RSE

Entrée en vigueur en 2024, la CSRD exige des entreprises de publier annuellement des informations extra-financières. Elle concerne un large éventail d’organisations, dont :

  • Les entreprises de plus de 250 salariés ayant un bilan de 20 millions d’euros ou un chiffre d’affaires de 40 millions d’euros ;
  • Toutes les sociétés cotées (y compris les PME) ;
  • Les entreprises non européennes avec un chiffre d’affaires annuel supérieur à 150 millions d’euros sur le marché de l’UE.

Double matérialité et données normées

La CSRD introduit la notion de double matérialité, obligeant les entreprises à évaluer et à rapporter l’impact de leurs activités non seulement sur leurs finances, mais aussi sur les écosystèmes et les ressources. Les informations rapportées doivent respecter les normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards), assurant transparence et comparabilité.

Préparation et collaboration

Pour se conformer à la CSRD, il s’agit d’adopter une approche méthodologique qui inclut la sensibilisation de la direction, l’analyse de la double matérialité, l’évaluation des processus existants, et la création de feuilles de route pour le reporting ESG (Environnement, Social et Gouvernance).

Rôle central des DAF

Grâce à leur expertise en reporting financier et leur compréhension de l’interaction entre les informations de durabilité et financières, les Directeurs Administratifs et Financiers jouent un rôle primordial dans cette transition.

Bien que la mise en œuvre de la CSRD représente un défi significatif, nécessitant des investissements en ressources humaines et financières, elle offre également des opportunités stratégiques pour les entreprises en termes de différenciation sur le marché et de valorisation.
Les défis auxquels les Directeurs Administratifs et Financiers sont exposés en 2024 font évoluer le rôle de DAF. Dans cette optique, Valtus reste un partenaire de choix pour les organisations qui souhaitent se doter de solides compétences pour naviguer dans un paysage qui évolue à tous les niveaux. Un environnement qui exige, de leur part, de devenir résilientes et agiles face à la permacrise, d’innover grâce aux nouvelles technologies et d’intégrer les enjeux de durabilité pour une performance plus globale.

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